Arpenter les paysages de la Creuse micro en main

Et si on faisait écouter le paysage à des étudiant·es en design d’espace ? Ils et elles ont davantage l’habitude des pastels, des plans et des logiciels de graphisme. Mais en octobre 2024, les voilà parcourant le village de Bazelat, dans la Creuse, avec des micros pour écouter le paysage… et les récits des habitant·es.

Chaque année, les étudiant·es de 3ème année du DNMADE espace du lycée La Souterraine, dans la Creuse, fabriquent une revue. Leur matière, ils et elles la collectent au gré d’un arpentage d’un village des environs de leur établissement. Choisi avec soin par leurs enseignantes en DSAA (Diplôme supérieur d’Arts appliqués), Lucille Thierry et Alexandra Debonnaire. Cette année, le village s’appelle Bazelat.

Dans le village, le micro ouvre les portes 

Les étudiant·es n’ont pas peur d’aborder les habitant·es de ce petit village pour leur poser mille et une questions sur leurs activités, leurs chevaux, le moulin aujourd’hui à l’arrêt, le bar associatif repris il y a peu par des néo-ruraux. Face à cette curiosité ouverte et généreuses, les histoires sa racontent au micro. Patrice Piarraud, maire de la commune et agriculteur retraité, semble revigoré par toute cette belle énergie.

Utiliser le son pour écouter le paysage

À quoi servent les prises de son, si c’est une revue qu’on fabrique ? D’abord, à écouter le paysage. La ligne de chemin de fer qui traverse le village, et-ce qu’on l’entend de loin ? Est-ce une nuisance sonore, ou plutôt une compagne familière pour les habitant·es ? Voilà un exemple d’une question qui peut servir de point d’entrée pour échanger avec des habitant·es, et comprendre le paysage par l’effet qu’il a sur ceux et celles qui l’habitent.

Dans la revue, la matière sonore a trouvé une place de choix, celle d’illustration de ce qu’on ne peut pas décrire si facilement avec des mots ou une représentation graphique. Dans leur article consacré au moulin de la commune, « Meunier dors-tu encore ? », les trois étudiants à la manoeuvre ont enregistré le son des machines, actionnées par l’héritier du domaine et passionné de son histoire. En regard des dessins techniques qui les représentent, les sons des machines révèlent le tumulte de ces engrenages.

« Entre conte et rencontre »

Le titre de la revue dévoile l’approche des étudiant·es pendant cet arpentage. Récolter des récits, des histoires du passé, et celles qui s’écrivent au présent dans ce territoire. Les ateliers d’écriture ont libéré des plumes sensibles, curieuses et créatives, qui ont su raconter jusqu’à la légende oubliée des Martes, une figure du folklore de la Haute-Vienne. Et pour fabrique ces récits, les micros ont bien aidé !

Merci à tous·tes les étudiant·es de la classe de 3ème année DNMADE espace, à Alexandra Debonnaire, et à Lucille Thierry pour leur accueil, et leur confiance dans ce passionnant projet.

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